Le peuple HAKKA. composant principal
de l’ethnie HAN 漢 clef de voûte de l’histoire de la monarchie
chinoise. Selon les sources chinoises que nous avons consultées, les HAKKA
viendraient du nord-ouest de la Chine à sa frontière septentrionale et limité
au sud par la rive gauche du Fleuve Jaune 黃河 dans son cours supérieur. Il est à noter
que la langue HAKKA a préservé le sens du mot HAKKA 客家 (famille d’invités ou de visiteurs). L’idée d’invités ou visiteurs
évoque le voyage. On peut supposer que les HAKKA constituaient un peuple qui
voyageait beaucoup. Soit par choix, soit pour des contraintes extérieures. En
fait, de nombreux ouvrages historiques ainsi que les inestimables livres de
généalogie de famille HAKKA révèlent que l’histoire des HAKKA s’organise autour de mouvements migratoires.
Le premier se situe pendant le règne du despote CHING SHI WONG秦始皇. Celui-ci commet et fait commettre
d’innombrables atrocités sur les peuples et peuplades voisines dans le but de
réaliser l’unité de la Chine, De par leurs situations de travailleurs
temporaires les HAKKA se trouvent au centre de ces troubles. Dénués de bases
territoriales solides dans lesquelles ils peuvent se regrouper et assurer la défense
des intérêts communautaires et agraires, les chefs de clans réunis prennent la
décision de traverser le Fleuve Jaune. C’est sur l’autre berge de ce fleuve que
les premiers HAKKA établissent des campements provisoires, chacun attendant des
jours meilleurs pour réintégrer son village cultiver son champ et retrouver son
autel dédié à ses ancêtres. Les populations locales 本地 par dérision ont donné aux HAKKA derniers
venus le nom de HAKKA. Ces derniers
survivaient grâce à leurs maigres
salaires de travailleurs, parfois du
produit de la vente de la culture de légumes sur des terrains loués à
l’habitant. Avec le temps les HAKKA, dont la sobriété et le sens de
l’épargne sont exemplaires parmi le
peuple chinois, accèdent à la possession pure et simple des champs qu’ils
avaient jusqu’à présent loués ou labourés pour des propriétaires du pays PUNTI 本地 .
Cette évolution inespérée convient
aux chefs de clans conscients des nouvelles bouches à nourrir, toujours
convaincus de pouvoir revenir un jour enrichis au pays qui est le leur, mais
qu’on peut imaginer inquiets de recevoir des nouvelles de plus en plus
alarmantes.
En effet, le génocide auquel se livre CHIN SHI WONG秦始皇 véritable catastrophe culturelle et
sociale dans l’évolution de la nation chinoise, destruction systématique
d’hommes, de femmes, d’enfants et
d’habitants appartenant aux pays riverains convoités ou perçus comme ennemis.
La seconde grande migration des HAKKA rapportée par les historiens et les auteurs de généalogie a lieu en l’an
311 de l’ère chrétienne. Elle dépasse de très loin la première par
le nombre d’individus, des familles entières doivent une fois de plus tous
abandonner pour chercher un nouvel avenir. Elle intervient à la suite des
invasions à répétition des hordes de Tartares et des Huns dont les sévices ne
font qu’allonger la liste des cruautés commises au nom de batailles et guerres
intestines qui suivent et que fomentent et se livrent entre eux les états aux
frontières mouvantes. Selon des documents historiques les plus sérieux 90% de
la population de SAN SI山西 SHAM SI 陝西SAN TUNG 山東 HO NAN 河南 AN FOUI 安徽 est massacrée. Les HAKKA de cette
seconde migration se réfugient dans la province de KONG SI 江西 au nord de la province maritime de
FUKIEN福建, Quant à la
troisième vague de migration elle a lieu en l’an 800 (ère chrétienne) suite à
des soulèvements populaires menés
par WONG TSAO黃巢 chef d’une
bande de paysans vivant de la
contrebande du sel, substance précieuse en Chine comme en Europe laquelle était
fortement taxée et atteignait des prix exorbitants.
Une fois de plus l’instinct de
conservation des HAKKA et leur volonté de donner aux générations futures un
minimum de sécurité et de confort poussent les chefs de clans à sonner le glas
de l’exode.
Les plus modestes des paysans serrés dans des
chars tirés par des bœufs de rizière, quelques rares individus sur des montures
légèrement caparaçonnées. Cette procession ordonnée, presque militaire,
découvre les plaines fertiles de la province de KWANG TUNG 廣東.
A cette époque, il y avait assez de terre
arable pour nourrir les ‘invités’ et leurs ‘hôtes’ les PUNTI本地.
Peu à peu, les HAKKA se regroupent
pour bâtir un village fortifié souvent
agrémenté d’une tour sise à
l’extérieur
du mur d’enceinte pour se protéger des razzias de plus en
plus fréquents des
villageois autochtones au fur et à mesure que les ressources de
la terre
deviendront insuffisantes.
Dans la province de KWANG TUNG 廣東 il y avait une ville qui a la particularité
d’être le berceau de la presque totalité des ressortissants chinois
d’outre-mer. Cette ville HIN LENG 興寧 est citée très souvent avec la ville avoisinante de MEIXIAN 梅 縣 connu sous la dynastie des MANDCHOU 清 sous le nom de 嘉應州, le grand public lui associe les
HAKKA. Aujourd’hui les ressortissants étrangers d’origine chinoise considère
HIN LENG 興寧 et
MEIXIAN 梅縣 comme une étape
indispensable de tout pèlerinage en général.